Scénario

Manor Park, 14 septembre 1888

«In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti»

Incinération de Mrs. Annie Chapman. Assassinée à l’âge de 47 ans dans une des cours intérieurs de Handbury Street. Trouvée au matin, tête tranchée, intestins situés près de l’épaule droite, vagin, utérus et deux tiers de la vessie enlevés et disparus. Deuxième victime en liste, après Polly Nichols, en huit jours d’intervalle. «Combien encore en reste-t-il à être mutilées, éventrées et dépouillées?» Tous se posent la même question. «Elles l’ont bien mérité, ces femmes de mauvaises vies!» Certains ont moins de pitié pour les métiers exercés par les victimes privilégiées. Certaines se sentent menacées, serait-elle la prochaine sur la liste? Les deux femmes avaient dans la quarantaine, mariées puis divorcées, mères, les deux prostituées. Le lien le plus important entre les deux semble être leur moyen de survie. Oui, Jack the Ripper semble aimé s’attaquer aux traînées. Nous en saurons davantage. Car oui, il y aura d’autres mortes, un meurtrier sanguinaire ne s’arrête pas après seulement deux décapitées. Il y en aura d’autres. Trois autres. Dont la dernière, Mary Jane Kelly, aura le cœur prélevé et celui-ci ne sera jamais retrouvé.

Non seulement des meurtres atroces et inhabituels font rage dans les rues de l’empire d’Angleterre, mais les tensions, déjà plus qu’existantes, entre les mafias Irlandaise et Anglaise sont de plus en plus palpables et inquiétantes. D’un côté, le jeune célibataire Mister Alister Carlyle, et de l’autre l’aristocrate aux origines douteuses, Adrian Lynley, épaulé par sa fidèle compagne, Elizabeth Andrews, née O’Sullivan. Les deux piliers. Personne n’a raison, personne n’a tord. Chacun doit survivre et organiser son indépendance. Beaucoup mourront, ce sera un carnage ni plus ni moins. Les Anglais finiront-ils ce qu’ils avaient déjà commencé, assimiler, acculturer, les Irlandais? Les deux pays, pourtant presque voisins, ont deux cultures bien différentes. En commençant bien sûr par la religion. Mais les deux sont d’origines Judéo-Chrétiennes. Alors pourquoi se battre? La réponse est simple : sauver, préserver sa nation, son peuple, soit en assimilant l’autre, soit en défendant sa patrie. Mais les protestants ont un avantage. Ils sont nantis. Et l’époque victorienne, sous la couronne de Sa Gracieuseté la Reine Victoria, est ainsi faite que plus les Lords grimpent vite les échelons de la société plus les autres, en l’occurrence les Irlandais, s’incrustent dans la crasse et la misère.

Chacun a ses squelettes à cacher dans son placard. Vaut-il la peine de les dévoiler?
Faites attention aux vôtres…